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Dr Kotèban CAMARA : « Nos ancêtres avaient leur propre laboratoire, avec dosage et analyse »

Dans un entretien exclusif accordé à Silabosoona Média ce mercredi 18 juin 2025 à Kankan, Dr Mamoudou Kotèban CAMARA, médecin et pharmacien formé en N’ko, est revenu sur les idées reçues autour de la médecine africaine. Il a tenu à clarifier plusieurs points souvent mal compris par le grand public, notamment en ce qui concerne le dosage, la vérification en laboratoire, et la rigueur du savoir ancestral.

Voici la première partie de cet entretien:

Silabosoona Média : Bonsoir Dr, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Dr Kotèban CAMARA : Je suis Mamoudou Kotèban CAMARA, médecin et pharmacien en langue N’ko. Je suis également thérapeute et connaisseur des savoirs ancestraux en matière de médecine traditionnelle africaine.

Silabosoona Média : On entend souvent parler du « Fadafin fida » (médicament africain). Qu’est-ce que cela signifie réellement ?
Dr Kotèban CAMARA : Le nom de la chèvre ne peut pas être séparé de sa peau. De la même manière, quand on parle de médecine africaine, on parle de ces plantes qui poussent sur nos terres, que nos anciens ont appris à transformer pour traiter les maladies. C’est cela qu’on appelle « Fadafin fida » : un savoir pratique et enraciné.

Silabosoona Média : Beaucoup disent que ces médicaments n’ont pas de dose, ne sont pas filtrés, ni testés en laboratoire. Que leur répondez-vous ?
Dr Kotèban CAMARA : Merci pour cette question. J’espère que grâce à vous, beaucoup vont enfin comprendre. Ce sont des propos sans fondement, souvent répétés par ceux qui ne connaissent pas. Dire que les médicaments africains n’ont pas de dosage est une grave erreur. Le dosage est une création humaine. Nos ancêtres le pratiquaient bien avant l’arrivée des sciences modernes. Le problème, c’est que certaines personnes croient uniquement ce qui est écrit dans les livres occidentaux. Mais ce qu’elles ignorent, c’est que la médecine moderne elle-même est née des plantes — les mêmes que nous utilisons depuis des siècles.

Silabosoona Média : Pouvez-vous nous donner un exemple concret de dosage dans la médecine traditionnelle ?
Dr Kotèban CAMARA : Bien sûr ! Prenez un vieux mandingue chez lui. Il a un grand canari rempli de médicament. À côté, vous verrez trois calebasses : une petite pour les enfants de moins de 10 ans, une moyenne pour les jeunes, et une grande pour les adultes. Ce système tient compte de l’âge, du poids, parfois même de la force de la maladie. Voilà ce qu’on appelle un dosage structuré, empirique et intelligent.

Silabosoona Média : Et que répondez-vous à ceux qui disent qu’il n’y a pas de laboratoire pour tester ces remèdes ?
Dr Kotèban CAMARA : Encore une fois, c’est un manque de connaissance. Nos ancêtres avaient leur propre laboratoire. Ce n’était pas comme les laboratoires modernes, mais cela fonctionnait. Le goût, l’odeur, la texture du médicament… tout cela servait d’indicateur. Si un médicament a un goût de sonsounma, talakouda ou karatata, ce sont des signaux sur sa composition et son efficacité. C’est ainsi qu’on savait comment le doser ou l’ajuster.

Silabosoona Média : Pour vous, donc, la médecine traditionnelle africaine est crédible ?
Dr Kotèban CAMARA : Elle est non seulement crédible, mais elle est aussi l’héritage de toute l’humanité. Il faut la reconnaître, l’étudier, et la protéger.

La suite de cette interview exclusive sera publiée très bientôt sur silabosoona.info

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