À quelques mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, le suspense reste entier. Le président Alassane Ouattara a été officiellement désigné par son parti, le RHDP, comme candidat au scrutin du 25 octobre. Mais lui-même n’a encore rien confirmé. C’est ce dimanche 22 juin, lors d’un grand rassemblement au stade d’Ebimpé, qu’il devrait enfin briser le silence.
Réunis en congrès à Abidjan le samedi 21 juin, des milliers de militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix ont acclamé le nom d’« ADO ». La proposition de candidature a été formulée par Patrick Achi, président du congrès, et adoptée à l’unanimité. Alassane Ouattara, absent de l’événement, a aussi été réélu à la tête du parti.
À bientôt 84 ans, le chef de l’État fait planer le doute sur ses intentions. En janvier, il disait encore vouloir « continuer à servir son pays », sans jamais officialiser une nouvelle candidature. Depuis, le RHDP multiplie les appels et les mobilisations à travers le pays pour le pousser à se représenter.
« Il ne peut pas nous abandonner maintenant », insiste Honoré Adom, congressiste venu de l’Est du pays. « Il a commencé un travail, il faut qu’il le termine », ajoute Lassana Koné, du centre. Au sein du parti, les discours sont élogieux. Le vice-président Tiemoko Meyliet Koné a salué les progrès économiques et sociaux du pays depuis 2011, tandis que le ministre Amédée Koffi Kouakou parle d’un modèle de stabilité pour la région.
Mais cette dynamique ne fait pas l’unanimité. L’opposition gronde, d’autant plus que plusieurs de ses leaders emblématiques – Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro – ont été écartés de la course pour des raisons judiciaires. Une situation qui alimente la tension à l’approche du scrutin.
Dimanche, tous les regards seront tournés vers le stade d’Ebimpé, là même où la Côte d’Ivoire a soulevé sa dernière Coupe d’Afrique. Le moment pourrait marquer un nouveau chapitre dans la vie politique du pays.